Un thème récurrent à l’approche de la prochaine élection présidentielle:
L’égalité: une tentative de débroussaillage
J’ai souvent, pour ne pas dire toujours, l’impression que le thème de l’égalité est approché de façon biaisée, pour ne pas dire vu d’en bas, en aval, alors qu’il devrait être approché vu d’en haut, en amont, pour mieux comprendre sa vocation inscrite dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Relisons la, pas ses interprétations, redonnons de la valeur au texte original et aux mots qui la composent.
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.«
Ce à quoi « conspire » la grande majorité de la classe politique, ce qu’elle a enraciné depuis plusieurs décennies dans nos esprits, nos mentalités, nos comportements, nos réflexes, c’est bien plus une égalité qui correspondrait à un nivellement social et par conséquent culturel, souvent dénoncé comme « égalitarisme » par ses détracteurs qu’à une égalité de droits, de chances, un modèle de société qui ne craint pas les distinctions, les différences sociales.
L’égalité en amont, c’est celle qui parle des droits, ceux par exemple du droit à l’éducation, du droit à la santé, du droit à la justice sans qu’une classe puisse avoir accès à de meilleurs services qu’une autre, privilégiant seuls les mérites et les compétences dans le cas de l’éducation, considérant le malade ou l’accusé indépendamment de son statut social en rapport avec la santé ou la justice. On pourra cependant introduire avec une extrême prudence et dans la même logique que celle du mérite mesurer l’impact sur des tiers (employés, ouvriers) d’une immobilisation ou disparition temporaire d’une personne ayant des responsabilités pour le cas échéant prendre en considération un mécanisme de priorité.
C’est dans cette même logique que j’ai eu l’occasion de m’exprimer sur l’héritage, en voulant limiter tout droit de succession familiale ayant de possibles effets sur des tiers (employés, ouvriers…) – comme l’héritage d’entreprises ou d’empires -, ou en intervenant sur la durée et la succession des droits d’auteur, limitant dans le temps et dans les volumes les enjeux, retombées ou bénéfices aux seuls auteurs.
Fort du principe d’égalité devant l’éducation, la santé et la justice, « égalité des chances », il devient alors possible de poursuivre concrètement, au delà de réflexes inconsciemment ou consciemment marxistes, le développement d’une autre société. Par exemple, motivée par ce sens de l’égalité, on pourrait intégrer l’égalité devant l’impôt dans son principe fondateur et cette égalité se traduit par la révolution de l’ « impôt plancher » ou le même taux pour tous.
Bien entendu cela devrait faire apparaître l’impôt pour des classes sociales qui en sont exemptées à ce jour. Tous les citoyens seraient alors conscients de contribuer à l’Etat, mais des mécanismes compensatoires s’imposent Nous pourrons revenir aussi sur les sens donné à l’impôt au cours des deux derniers siècles et de la trahison de l’esprit de l’impôt encore une fois sur la base de sa définition dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
« Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés »
Les mécanismes compensatoires interviendront auprès de toute une tranche sociale se retrouvant de fait pénalisée par l’impôt plancher. Concrètement, si l’impôt plancher s’applique, par exemple, sur la base de 15% sur tous les revenus dès le salaire minimum jusqu’à 10 fois celui-ci – une personne qui gagne le salaire minimum paierait 15% tout comme la personne qui gagne 10 fois le salaire minimum-. Pour aider les personnes pénalisées par l’introduction de l’égalité devant l’impôt, les personnes gagnant plus de 10 fois le salaire minimum pourraient être amenées à payer 30% au lieu de 15%. Ces 15% supplémentaires serviraient à compenser les plus démunis par émission conditionnée de chèques à l’éducation, aux loisirs, aux activités sportives etc…C’est une véritable inversion de mentalité. Il nous faut opter pour cette révolution culturelle qui passe par la réorganisation de l’impôt sur le revenu, mais aussi tous les impôts en général et/ou toute obligation de dépenses ordonnées directement ou indirectement par l’Etat comme les assurances obligatoires, les frais bancaires etc… Il faut pouvoir se doter d’un indicateur qui puisse mesurer l’impact de l’impôt sur le coût des biens et la destination, l’usage de ces impôts. Pensons au litre d’essence ou au tabac – où vont nos impôts!
Mais l’égalité s’exprime aussi dans le suffrage universel or cette égalité n’existe pas dans le système actuel puisque le vote blanc n’a aucune valeur; je vous invite à retrouver sur ce blog la solution pratique avancée pour donner une légitimité au vote blanc et lui conférer un rôle mécanique, capable par sa dynamique de participer au renouvellement de la classe politique.
Cette révolution culturelle c’est la sortie de l’égalitarisme, du nivellement social, de l’assistanat ambiant, c’est la responsabilisation de tous, la citoyenneté par excellence.
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