#Europe #geopolitics #covid19
N°6 parlons d’Europe, provocations et/ou solutions…
Que penser de l’Europe en cette première possible fin de pandémie Covid 19?
Europe…il faut passer à la phase 2 et pour cela “De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace! Danton Septembre 1792. Nous en manquons.
C’est elle qui manque principalement à nos élites du moment, quelles qu’elles soient, toute tendance confondue: Onfray, au nom d’une souveraineté primordiale, nous propose un remake du “front populaire”, Hulot, au nom d’une urgence écologique indéniable, multiplie les “dix commandements” par 10 et enfin Reynie, au nom d’un rêve européen légitime, nous livre une énième analyse. Nous avons besoin de plus pour ne pas devoir vivre un retour à la case départ et réussir à faire de la crise que nous traversons une véritable opportunité au service d’une révolution des systèmes politiques, environnementaux, économiques, culturels et par conséquent au service de la circulation des élites.
L’Europe, clairement, dans son ensemble – par principe nous n’irons pas détaillé chacune des réalités et leurs différences – s’est révélée incapable de faire face à la crise du Corona Virus: indécision face au développement de la pandémie, services de santé débordés, mesures prises différentes, voir contradictoires, déficit industriel tragique: masques, respirateurs, médicaments (dépendance de la Chine), recherches en ordre dispersé, solutions économiques imprécises et qui se perdent dans les méandres d’interminables réunions, processus de déconfinement à la carte départementale, régionale, nationale, européenne…
L’Europe, une nouvelle fois, est apparue impuissante, un frein bien plus qu’une ressource, bien plus qu’un espoir, une présence!
Il est impossible d’envisager de continuer à faire face aux futures crises mondiales dans ces conditions, quelle qu’en soit leur nature: l’occasion nous est donnée de transformer une catastrophe en opportunité.
Plus précisément?
Trois options s’offrent à nous:
1) opter pour le repli sur soi même dans l’illusion qu’une dimension nationale puisse penser pouvoir relever tous les défis présents et futurs du monde dans lequel nous vivons,
2) continuer avec l’idée que l’Europe que nous connaissons puisse être la garante de nos sécurités et de nos libertés alors même que son inefficacité à répondre aux enjeux du monde et de notre quotidien est flagrante
3) penser que l’occasion se présente de créer l’Europe du XXIème siècle, une Europe Nation, une Europe Etat, en charge de son destin, souveraine et citoyenne.
Nul doute, nous avons hérité d’une Europe qui a su construire la paix sur les cendres des conflits du XXème siècle pendant des décennies, dans une logique de préservation des équilibres. C’est la phase 1 de l’Europe.
Mais cette Europe reste logiquement l’héritière des idéologies politiques et économiques du XIXème siècle ou des implications des conflits qui la blessèrent au XXème siècle, mais cette Europe est aussi héritière d’une diversité et d’un patrimoine pluri séculaire des cultures et des religions qui la composent.
La crise que nous vivons met clairement en évidence les limites de cette Europe. Même les leaders les plus européens tiennent des discours nationaux, offrent des solutions nationales alors que le défi est devenu mondial et seule une Europe efficace peut peser dans les nouveaux équilibres et garantir aux européens toutes les formes de sécurité.
Les appels en tout genre se ressemblent, ils sont poussiéreux!
Mais encore?
Afin de faire face efficacement aux enjeux du XXIème siècle, accepterions nous une Europe Etat, une Europe Nation qui passerait par l’abolition des Etats: à titre d’exemple, dans cette perspective, les Etats deviendraient des régions européennes “ la région France” et les régions existantes des provinces européennes “la Province de Lombardie”! C’est dans cette même logique que naquirent les principaux pays européens: les différences d’aujourd’hui entre danois et italiens ne sont elles pas similaires à celles qui séparaient les flamands des occitans.
Un Gouvernement européen constituant et une assemblée constituante seraient en charge de prendre en compte pas moins de 7 axes constituants, afin de rédiger une constitution pour l’Etat Nation Europe. L’Etat Nation Europe se retrouverait automatiquement libéré de tous les engagements internationaux, Europe non comprise, antécédents: partenariats, alliances, coopération, etc…Ces principaux axes seraient:
1- Constitution Européenne
2- Politique environnementale
3- Politique étrangère
4- Politique économique et financière , comprenant en particulier la fiscalité, l’industrie, URO, la recherche, etc
5- Politique d’alliances et de défense
6- Secteurs d’intervention et d’autonomie stratégique: Telecom, Internet, Santé, Espace, Cyber…
7- Politique sociale, de l’éducation, des cultures et des sports.
En proposant cette révolution européenne, nous voulons penser à tous ces faiseurs de guerre et à leurs victimes, que nous ayons combattu à leur coté ou contre eux, pour conquérir, bâtir des pays, des rêves, des empires, des alliances… pour qu’enfin “Nation” puisse avoir une signification européenne et devenir plus qu’un enjeu, un pilier du monde dans lequel nous vivons.…
De nos plus anciennes universités, de Louvain à Bologne, de Paris à Heidelberg, de Copenhague à Prague, de Cracovie à Vienne, comme de nos villes, de nos campagnes, des femmes et des hommes aspirent à un nouveau monde.
Profitons de ce qui nous arrive pour quitter un présent qui n’est que le prolongement du passé et faire du futur notre présent!
Faisons de la mémoire et des traditions une inspiration plus qu’un refuge!
Faisons de l’Europe d’hier, aujourd’hui blessée dans ses familles, faisons de cette Europe vilipendée, cette Europe affaiblie une Europe pilier et phare de l’humanité, une Europe protagoniste, libre, indépendante, souveraine, porteuse d’espoir et de paix, Une Europe Nation. Que les pays constituants de l’Europe phase 1 prennent l’initiative!
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