Que penses tu de la laïcité?
Honnêtement j’en découvre des limites.
D’abord en observant ceux qui ont constamment ce mot à la bouche; comme si sa répétition exonérait la personne qui le prononce de toute réflexion, approfondissement, voir auto critique. En effet, nous n’avons jamais autant collé d’étiquettes religieuses. La France aime étiqueter, parfois tragiquement – voir la seconde guerre mondiale – mais aussi banalement, préférant la référence aux universités, aux appartenances diverses et variées… qu’aux réalisations de chacun.
Désormais la religion et son étiquetage font partie du quotidien, rejoignant ainsi toutes les formes de groupes ou communautés. En cela il y a dans cette attitude un premier renoncement au vrai sentiment de laïcité qui devrait faire abstraction de toute référence confessionnelle. La religion se doit de rester une question personnelle et bien entendu dans la sphère publique elle doit se plier aux valeurs républicaines. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas contre la présence de signes religieux ou de sympathies dans la société ou à l’école, mais et j’insiste sur le « mais » cela ne doit comporter aucun conditionnement de tiers. A titre d’exemples, une enseignante italienne me racontait qu’une de ses élèves portant le voile refusa de s’assoir à côté d’un garçon au nom de sa religion. C’est tout simplement inadmissible; cela ne doit même pas donner lieu à une discussion. Il en va de même pour les festivités qui sont définies par l’Etat et seulement par l’Etat.
Il en va de même pour les menus spécifiques… que l’élève se munisse de son casse croute conforme si nécessaire…et que l’on impose l’uniforme au grand dam de l’industrie textile:), etc, etc…
Mais face à ces « malentendus » il faut un vrai corps professoral, capable d’affirmer, de s’affirmer, de se faire respecter (pas facile quand les parents se font complices des petits chéris) et à titre d’exemple symbolique pouvoir expliquer que de dire « nos ancêtres les gaulois » ne signifie pas que nous devons aller cueillir le gui à l’aube mais que nous avons une trace historique, qui dans ses différentes expériences au cours des siècles, a construit nos régions, la France et l’Europe, et que par conséquent ce parcours génère expériences, valeurs, priorités…Il faut sortir le corps enseignant de réflexes qui ont engendré le renoncement au nom d’une supposée tolérance. En cela cette exigence est une exigence qui s’inscrit dans le long terme. En attendant il convient de gérer l’urgence.
Nous reviendrons plus tard sur les conséquences dans le court terme lié à la question de remise en cause de la laïcité et ses dommages collatéraux.
La laïcité ne se positionne pas par rapport aux religions, elle n’est pas une contradiction, elle n’est pas une négation mais une approche « super partes », à l’encontre des communautarismes, quelle qu’en soit la nature. En marge, comment ne pas évoquer la Maire de Paris qui décida d’entourer le Marais de dessins arc en ciel à ses points d’accès, institutionnalisant un « ghetto » gay… en cela elle fait le jeu des islamistes en institutionnalisant les communautés…de la à penser des franges vertes aux entrées de Saint Denis ou bleues vieille France aux entrées du VII ième arrondissement de Paris! On pourrait dans ce cadre revenir sur le rapport majorité et minorité en démocratie, car il semblerait que la majorité dans sa volonté de respecter les minorités conditionne ses décisions à celles ci…abandonnant le principe même fondamental de majorité.
Il y a enfin une évidente corrélation entre la laïcité et les récents et tragiques évènements. Son abandon a laissé se développer des réflexes identitaires et communautaires. il faut revenir aux sources pour se poser la question de l’actualité de la laïcité comme nous l’avons entendu jusqu’à présent. La laïcité est liée bien entendu à la séparation de l’église et de l’Etat, ce qui évidemment prive l’État de tout contrôle des églises, confessions…or une récente discussion avec le Chargé des cultes de la ville de Moscou m’a interpelé. A Moscou, les Imams sont rémunérés par l’Etat et par conséquent « choisis », ce qui revient à un modèle concordataire – voir Napoléon 1er -. Il est clair que la première conséquence est une capacité d’éviter des débordements idéologiques.
En France, les mosquées doivent partir en quête de financements: on se rappellera à ce titre que Sarkozy laissa se développer en périphérie de Paris nombreuses mosquées salafistes financées par le Qatar avec lequel il entretenait des liens étroits. Il y a donc une réflexion à tenir en profondeur sur le lien contrôle et financement.
Il y a aussi cependant derrière le débat de fond sur la laïcité, la question de l’urgence des communautarismes. Dans toutes les communautés, il faut partir du principe que les excès, pour ne pas dire les extrêmes, sont minoritaires: toute la police est elle violente? Non! toute l’Eglise catholique est elle pédophile? Non! tous les musulmans sont ils terroristes ou animés d’un esprit revanchard? Non! mais il faut que deux actions se conjuguent: pour toutes les communautés, commencer par balayer devant leur porte, sans compromis. Pour l’Etat ne plus rien tolérer en dehors des références républicaines. Dans nos banlieues, les « frères » se sont substitués aux principes républicains des années 60, à leur tour remplacés par les cellules du Parti communiste. On finirait par pouvoir regretter la dite « ceinture rouge » autour de Paris devenue avec la disparition du PCF une « ceinture verte ». Le film – excellent – « Les misérables » l’illustre parfaitement. Comme en Égypte ou au Liban avec le Hezbollah, des forces se substituent à l’Etat pour s’occuper de services de base, de proximité et devenir de véritables sources de recrutement en tout genre. Le modèle est mafieux, comme en Sicile où la Mafia « garantissait » le travail, la sécurité etc…Il faut reprendre le contrôle immédiat de ces territoires – pour faire plaisir à Castex qui se plait à remettre le mot à la mode – une simple joute de vocabulaire -.
Dans ce triste contexte, pourquoi ne pas « territoiriser » l’article 16 de la constitution! Immédiatement. Pour le plus grand bénéfice des populations de ces « territoires », de leur réputation et ainsi éviter de laisser s’enraciner un présumé conflit de civilisation qui semble satisfaire tous les monothéismes en quête de renouveau mais dont l’histoire nous enseigne les désastres. La République, d’abord et avant tout. Sans concession.
En complément, il faudrait aussi travailler sur le système judiciaire et pénitentiaire, mais restons en la pour cette fois.
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